Bio = meilleur pour la santé ? [La loi de l’hormèse]

Les aliments biologiques sont-ils vraiment meilleurs pour la santé ?

Et si c’était vraiment le cas, est-ce que tous les producteurs n’auraient pas déjà changé de cap pour aller vers une agriculture biologique ?

Et si ce label « biologique » était avant tout une façon abusive de faire du marketing ?

Ce sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans cet article.

Un bon nombre de personnes sont sceptiques quant au bien-fondé de l’agriculture biologique.

Pour ces gens c’est avant tout une question d’argent, bio ou non-bio ça ne change rien !

Sauf que chez ces gens-là (comme dirait Jacques Brel) on n’est pas souvent ouvert à la discussion et encore moins au fait de voir leur théorie remise en question.

Dans cet article nous allons étoffer le débat et étayer les arguments pour qu’il ne subsiste aucun doute.

Une méthode agricole débattue

Il est établi que l’agriculture biologique a sans conteste un effet bénéfique sur l’environnement, par contre ses nombreux opposants lui ont souvent reproché de ne pas être meilleure pour la santé !

Ce ne pourra plus être le cas grâce à une équipe internationale d’experts dirigée par l’Université de Newcastle qui a prouvé, étude à l’appui que les cultures et les aliments à base de plantes cultivées en agriculture biologique (AB) contiennent jusqu’à 60 % de plus d’antioxydants clés que ceux produits en agriculture conventionnelle et jusqu’à moitié moins de métaux lourds.

L’étude a mis en évidence des concentrations en antioxydants tels que les polyphénols, de 18 à 69 % plus élevées dans les cultures biologiques.

Or, de nombreuses études ont établi un lien entre les antioxydants et une réduction du risque de certaines maladies chroniques, notamment de certains cancers, mais aussi des maladies cardiovasculaires et neurodégénératives.

Voyons ensemble quel est le mécanisme biochimique simple qui explique pourquoi les légumes et les fruits bio, mais aussi :

Les céréales, légumineuses, produits laitiers, viandes et poisson également issu du circuit biologique sont bel et bien meilleurs pour la santé de ceux qui les consommes.

Comprendre la loi de l’hormèse

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts « .

S’il fallait choisir qu’une phrase pour représenter la loi de l’hormèse ça serait surement cet adage.

 

Cette loi de l’hormèse est un principe universel qui est valable aussi bien pour les humains que pour les animaux, micro-organisme et même pour un ensemble d’êtres vivants.

Les mécanismes biomédicaux par lesquels la loi de l’hormèse se manifeste sont fascinants !

Voici une explication simplifiée des effets de la loi de l’hormèse :

La présence d’une dose de stress déclenche certains mécanismes d’autoréparation dans les cellules ou l’organisme, et ces mécanismes une fois activés sont suffisants pour non seulement neutraliser l’effet initial du stress, mais également réparer d’autres défauts que le stress n’avait pas provoqués.

Attention, il faut absolument que ce stress soit ponctuel et suivi d’une période de récupération.

Stress aigu et modéré oui, stress chronique non !

Le jeûne est par exemple un cas parfait pour illustrer concrètement cette loi de l’hormèse. Le corps subit un stress par manque de nourriture. Après un certain temps, le corps opère une série de processus de nettoyage et de stimulation des voies de réparation.

Autre exemple encore plus commun : le sport intense. Il occasionne un stress ponctuel et pousse le corps à réparer les muscles et articulations abimées durant l’effort.

Avec pour effet une réparation supérieure aux dégâts, occasionner par le sport lui-même, après une séance intense de sport et une bonne période de recommandation, le corps reconstruit davantage de muscles et consolide ses articulations.

L’hormèse des fruits et légumes

Certains fruits et légumes, quelques fois désignées sous le nom de « super aliments » ont subi des stress et ont du trouver des voies de survies, c’est le cas par exemple des baies.

Les baies sont jugées comme une des catégories de fruits les plus riches en principes actifs protecteurs et bienfaiteur pour la santé. Ça s’explique en partie, car elles poussent dans des conditions extrêmes : froid, montagnes, forêts, environnement hostile… et elles sont donc amenées à développer des défenses supérieures pour assurer la reproduction de l’espèce.

Elles sont donc porteuses d’un signal hermétique dont nous pouvons bénéficier ensuite lors de leur consommation.

C’est aussi l’argument massue qui justifie que les fruits et légumes sauvages, ou bien ceux issus de l’agriculture biologique sont bien plus riches en principes actifs tels que les polyphénols, antioxydants, vitamines et minéraux.

Ce sont ces mêmes principes actifs de défenses qui sont excellents pour notre immunité et notre santé globale.

À l’inverse, les fruits et légumes qui ont poussé dans des sols appauvris en nutriments et bombardés de pesticides et avec l’assistance de produits chimique, sans ne jamais devoir subir aucun stress sont beaucoup moins denses en nutriments.

De plus, une agriculture biologique protège les sols et limite l’érosion.

L’utilisation massive de pesticides et d’engrais chimiques tue les sols et toute biodiversité.

Résultat : on trouve des sols compacts et sans vie, créant de l’érosion à la première averse. Le bio, lui, utilise des matières organiques animales ou végétales. De même, l’agriculteur n’utilise pas d’engrais chimiques et alterne les cultures  sur une même parcelle.

Ce qui a pour effet global une planète une meilleure santé pour les humains et pour la planète !

 

Attention toutefois à ne pas sacraliser le label « bio »: certains producteurs, fermiers, maraichers et autres artisans proposent des aliments et produits de qualité parfois supérieurs à ceux proposés par le label « bio ». Il faut bien sûr, pouvoir faire preuve de bon sens.

Certains producteurs ne veulent pas payer un label « bio », car leurs clients les connaissent et leur font confiance.

Alors oui dans certains cas le « non-bios » peut aussi être tout à fait recommandable et parfois supérieur au « bio » industrialisé qui inonde les supermarchés discount.

Alors, bio ou non bio ?

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Merci d’avoir pris le temps de lire cet article et excellente journée à toi !

 

Yanis

 

 

4 commentaires

  1. Bonjour !
    Depuis plusieurs années, je mange pratiquement que bio. Je ne supporte pas l’idée d’ingérer du poison.
    Le goût des fruits et légumes n’est pas comparable. Et j’éprouve plus de plaisir à cuisiner des légumes sains.

  2. Mathieu (transformation physique) dit :

    Top cet article. Je me souviens justement que Gilles Lartigot disait aussi dans sont livre que les fruits bio subissaient des agressions et donc devaient d’adapter et donc devenaient beaucoup plus nutritif.
    Tu as raison en disant qu’il faut faire preuve de bon sens. Ça me fais rire (jaune) quand je vois des produits bio industriels ultra transformés.

  3. Il y a tellement de subtilité dans nos productions alimentaire que vouloir les scinder bêtement et simplement en deux groupes « bio = bien » et « pas bio = pas bien », n’a aucun sens.
    Ton article l’illustre parfaitement. Et je trouve que c’est une bonne idée de « mettre les pieds dans le plat », et faire valoir que ce qui compte avant tout, c’est ce renseigner sur la manière dont sont produit les aliments.
    Pour l’anecdote voici quelques situation qui m’amuse (autant quel me désole) :
    « Un de mes voisin arrondi ses fin de mois en vendant des lapins qu’il élève lui même. Lorsque ces clients lui demande « c’est bio ? » il réponds « c’est mieux que bio ». Parce qu’ils les nourrie avec les reste de fruit et légumes d’un supermarché (pas bio) »
    « Un de mes amis me dit faire attention à la qualité de la viande qu’il achète. Quand je lui demande où il se fournis il me dit « chez mon boucher ». Et c’est un boucher qui se fourni auprès d’un élevage conventionnel… »
    « Un autre encore me dis que pour une meilleur qualité de viande il achète son poulet à l’étale de la grande surface et non en rayon. »
    « A l’inverse, un maraîcher bio a deux pas de chez moi vend des légumes bio. Ses rangées de légumes jouxte un champs où son utilisé des produits phytosanitaire… »
    Etc etc
    Bref, c’est cool qu’il y ai des articles comme celui ci qui rappel au gens que le monde n’est pas manichéen, et que le début d’une bonne démarche sur l’alimentation c’est de savoir comment est effectivement produit notre nourriture.

  4. Super, je pourrai citer l’étude aux sceptiques autour de moi !
    Sinon je fais le parallèle avec les plantes médicinales : il vaut mieux préférer les plantes médicinales sauvages aux mêmes espèces cultivées. Les plantes sauvages étant plus riches en principes actifs.

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