Explications:
Le lait de vache c’est super bon et parfait pour …celui à qui il était destiné à l’origine : son petit, le veau.
En effet, la nature est tellement bien faite que le lait de chaque mammifère est spécifiquement adapté aux besoins particuliers de chaque espèce.
Comme tu le sais, aucun autre mammifère ne boit le lait d’un autre animal, enfin presque … aucun sauf nous, l’être humain !
De même, nous sommes la seule espèce vivante sur la planète à continuer de boire du lait après notre période de sevrage.
Voyons ensemble ce que contient ce précieux breuvage.
Le lait de vache est beaucoup plus riche que le lait maternel humain, et permet au petit veau de décupler son poids de naissance en un an ! Ce lait est inadapté à notre organisme, il est donc loin d’être recommandable pour notre corps…
Bon nombre d’études scientifiques, publiées à ce jour, indiquent que le lait de vache élève le cholestérol sanguin et les graisses du sang, et contient 300x plus de caséine que le lait maternel humain.
Cette caséine est une colle puissante qui encrasse l’organisme de façon considérable.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, l’industrie laitière a réussi à transformer une vache normale, en une “usine à lait” produisant jusqu’à 10.000 litres de lait par an !
Un rythme affolant et contre-nature pour ces pauvres vaches ce qui en plus d’être un traitement déplorable pour ces animaux, impact directement la qualité du lait que nous retrouvons en grande quantité dans nos supermarchés.
Nous retrouvons les premières traces de consommations de produits laitiers il y a environ 10.000 ans si qui est plus ou moins récent si nous considérons que les premières traces de vies humaines sur la planète remonte à quelques 7 millions d’années.
Il faut savoir que nous sommes tous habilités à consommer le lait de nos mères ou éventuellement un autre lait jusqu’à l’âge de 5 ans, après quoi l’activité de la lactase, enzyme qui digère le lait, diminue ou s’éteint totalement.
Cela explique pourquoi 70% des hommes sont intolérants au lait.
Pour comprendre pourquoi 30% de gens qui tolèrent bien le lait il faut se replonger dans notre histoire et se pencher sur l’évolution de nos aïeuls.
A travers les époques et les cultures, il y eut différentes coutumes et mode alimentaires, un peu comme aujourd’hui en fait (même ça tend plutôt à s’uniformiser avec l’industrialisation).
Il est intéressant de noter qu’en Europe du Nord une mutation a été observée:
un cas rare et unique de mutation génétique, dans lequel l’adulte continue à produire la lactase, l’enzyme qui digère le lactose du lait.
Mais pourquoi une telle mutation a-t-elle pu s’opérer parmi une tranche de la population mondiale en particulier ? Voici une explication probable rapportée par une étude de Mark G.Thomas et ses collègues de l’Université Johannes Gutenberg.
Tout d’abord, les agriculteurs qui se sont installés provenaient du Croissant fertile (Mésopotamie et du Levant au Moyen-Orient) et ils ont apporté les cultures indigènes à cette région, comme le blé et l’orge.
Mais avec une saison de croissance (ensoleillement) beaucoup plus courte en Europe du Nord, ces cultures étaient plus susceptibles d’être vouées à l’échec, provoquant la famine.
En outre, le climat plus froid en Europe du Nord se prêtait à la réfrigération naturelle.
C’est vraisemblablement ce qui aurait contribué à populariser le lait dans nos contrées.
Explication de Mark G. Thomas (voir source) :
« Si vous êtes un agriculteur dans le sud de l’Europe et que vous trayez une vache dans la matinée et que vous laissez le lait dehors, ce sera du yaourt à midi, mais si vous faites la même chose en Allemagne, cela sera encore du lait à la même heure.
Une personne saine ayant une intolérance au lactose qui a bu ce lait encore frais obtiendrait un mauvais cas de diarrhée.
En période de famine, la consommation de lait a probablement augmenté. Et ceux-là mêmes qui n’auraient pas dû consommer des produits laitiers riches en lactose, les affamés et souffrant de malnutrition, seraient les plus susceptibles de consommer du lait frais. Ainsi, avec les effets mortels du lait pour les intolérants au lactose, les individus porteurs de la mutation lactase auraient été plus susceptibles de survivre et de transmettre ce gène. »
C’est ce qui pourrait expliquer en effet le fait que les Européens du nord comptent parmi les plus grands consommateurs du lait au monde et qu’environ 30 % des humains soient bien équipés pour digérer le lait de vache et en possèdent les enzymes prévues pour ce faire (les lactases) alors que près de 70% de la population mondiale, dont moi-même, est intolérante (et bien souvent sans le savoir).
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Pour en savoir plus, voici un lien vers l’étude de Mark Thomas et ses collègues de l’Université Johannes Gutenberg :
Absence of the lactase-persistence-associated allele in early Neolithic Europeans.
https://www.pnas.org/content/104/10/3736.abstract 1