Comprendre l’axe intestin-cerveau
« Notre intestin est notre 2e cerveau ! »
Qui n’a jamais entendu ou lu cette affirmation ?
Pourtant, il est parfois difficile d’imaginer et de comprendre vraiment les différentes interactions entre nos intestins et notre cerveau.
Dans cet article, je te propose une synthèse d’informations clés pour mieux comprendre l’axe intestin-cerveau.
Après sa lecture, tu comprendras comment les aliments que nous mangeons peuvent influencer notre façon de nous sentir, mais aussi notre sentiment de bien-être ou, à l’inverse, notre tendance à déprimer plus ou moins facilement.
Même si nous sommes encore loin d’avoir tout découvert sur le fonctionnement de notre cerveau et sur celui de notre intestin, nous avons déjà de solides informations à notre disposition pour mieux comprendre l’axe intestin-cerveau.
Remettons les choses dans leur contexte.
200 millions de neurones
Nos intestins ne comptent pas moins de deux cents millions de neurones qui forment ce qu’on appelle notre « 2e cerveau ».
Ces neurones communiquent avec le système nerveux central dans les deux sens par plusieurs moyens.
L’intestin et le cerveau sont donc étroitement connectés. Le système nerveux central est en interaction permanente avec le tube digestif.
Les différentes voies de communication intestin-cerveau :
- le nerf vague
- les neurotransmetteurs
- les métabolites comme le propionate
- les hormones
- les messagers inflammatoires
Sérotonine = sérénité
Comme nous l’avons vu, notre intestin renferme de nombreux neurones.
Il est aussi capable de produire des hormones parmi lesquels un neurotransmetteur-hormone souvent aussi appelé « hormone de la sérénité », la sérotonine.
Jusqu’à 95% de la sérotonine que nous fabriquons est produite au niveau de l’intestin !
La sérotonine régule une vaste gamme de fonctions comme l’humeur ou le comportement.
La capacité de notre intestin à produire ou non de la sérotonine impacte directement notre sentiment de bien-être.
Le tryptophane, carburant de la sérotonine
Pour produire la précieuse hormone de la sérénité, nous avons besoin d’un apport suffisant en un acide aminé spécifique : le tryptophane.
Le tryptophane sert de précurseur à la synthèse de la sérotonine. Il s’agit d’ un acide aminé qui se retrouve dans les poissons gras, les œufs, la volaille, le chocolat, mais aussi dans certains fruits (amande, bananes).
D’autres aliments peuvent favoriser notre bien-être. C’est par exemple le cas de la choucroute, des aliments lactofermentés, du kéfir,… Ils permettent à la fois de favoriser le développement de bactéries bénéfiques à l’organisme et de contribuer à la production de sérotonine.
En effet, dans le dialogue permanent entre le cerveau et l’intestin, un troisième acteur de premier plan existe : le microbiote intestinal.
Rôle du microbiote intestinal dans la communication intestin-cerveau
Pour rappel; le microbiote intestinal correspond à l’ensemble des micro-organismes qui colonisent le tube digestif. Il est peuplé de plus de 10 000 milliards de micro-organismes, ce qui équivaut à 10 fois plus que le nombre de cellules présentes dans le corps! Selon les dernières estimations, les bactéries sont largement représentées, avec plus de 1 000 espèces et 7000 souches différentes.
La nature des populations bactériennes que nous hébergeons à l’intérieur de notre microbiote intestinal a un impact direct sur notre cerveau.
Pour simplifier, on pourrait classer les bactéries présentes dans nos intestin en deux grandes catégories;
Les bactéries commensales
Que l’on pourrait qualifier de bactéries amies. Elles sont utiles et protectrices, car elles ;
- assurent la fermentation des substrats et des résidus alimentaires non digestibles
- facilitent l’assimilation des nutriments grâce à un ensemble d’enzymes dont l’organisme n’est pas pourvu
- participent à la synthèse de certaines vitamines (vitamine K, certaines vitamines B)
- régulent plusieurs voies métaboliques : absorption des acides gras, du calcium, du magnésium…
Les bactéries pathogènes
Aussi appelées bactéries indésirables, car elles ont des effets néfastes sur la santé de notre microbiote intestinal. Les bactéries pathogènes :
- dégradent des acides aminés comme le tryptophane, essentiels dans la production de la sérotonine, et la tyrosine, précurseur de la dopamine, deux des principaux neurotransmetteurs;
- entraînent une inflammation locale qui se propage par la circulation sanguine et peut se répercuter directement dans le cerveau;
- la dépression est associée à des phénomènes inflammatoires.
Quand l’alimentation affecte notre cerveau
L’inflammation du tube digestif, les dysbioses ou l’altération de la barrière muqueuse peuvent également affecter la barrière hématocéphalique qui protège le cerveau.
L’inflammation de cette barrière peut favoriser l’entrée dans le cerveau de petits bouts de protéines mal digérées, de peptides opioïdes dérivés du gluten et de produits laitiers qui gênent l’action des endorphines.
Les endorphines étant des contributrices importantes de notre état de bien-être, il en résulte un sentiment de mal-être.
D’ailleurs, l’équipe du Stephen Collins (gastro-entérologue et chercheur à l’Université McMaster au Canada) a démontré que le transfert de microbiotes de souris agressives vers des souris calmes rendait ces dernières agressives, et vice versa !
De grands espoirs
Les découvertes des deux dernières décennies autour du microbiote intestinal et de ses nombreuses interactions avec la santé de notre cerveau, mais aussi notre santé globale sont passionnantes et porteuses d’espoir.
Des pathologies largement incomprises comme certaines maladies auto-immunes, mais aussi l’autisme, la dépression ou encore la maladie de Parkinson pourraient ainsi avoir un lien étroit avec l’état de notre flore intestinale.
Conclusion
Pour résumer, grâce à ses millions de neurones, l’intestin dialogue constamment avec le cerveau et participe à la régulation de nos émotions.
Le cerveau est également influencé par les milliards de bactéries qui peuplent le tube digestif (microbiote intestinal).
De nombreuses études sont en cours pour mieux comprendre les liens entre le microbiote intestinal et notre façon de gérer le stress, l’anxiété, la dépression, ainsi que de nombreuses maladies encore incomprises.
Autant de bonnes raisons pour chouchouter du mieux que tu peux tes intestins de sorte qu’ils puissent te rendre la pareille et contribuer à t’offrir une santé épanouie et un maximum d’énergie !
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