Comprendre l’axe intestin-cerveau
Notre intestin est souvent qualifié de deuxième cerveau.
Déjà en raison de son importance dans le fonctionnement global de notre organisme, et plus spécifiquement dans la régulation des processus digestifs et du système nerveux.
Mais aussi, grâce à sa capacité à communiquer avec notre cerveau, produire des neurotransmetteurs ou même influencer notre appétit, notre humeur et la qualité de notre sommeil.
Pourtant, il est parfois difficile d’imaginer et de comprendre précisément les différentes interactions entre nos intestins et notre cerveau.
Dans cet article, nous examinerons de près les liens profonds entre notre flore intestinale et notre cerveau, afin de mieux comprendre leur interaction et les implications pour notre santé globale.
Même si nous sommes encore loin d’avoir tout découvert sur le fonctionnement de notre cerveau et sur celui de notre intestin, nous avons déjà de solides informations à notre disposition ce qui nous permet de pouvoir mieux appréhender l’axe intestin-cerveau.
Remettons les choses dans leur contexte.
Table des matières
200 millions de neurones
Nos intestins abritent une remarquable concentration de deux cents millions de neurones, formant ainsi notre « deuxième cerveau ».
Ce vaste réseau de neurones assure une communication bidirectionnelle avec le système nerveux central par le biais de divers mécanismes.
Cette étroite connexion entre l’intestin et le cerveau se traduit par une interaction constante entre le système nerveux central et le tractus digestif, créant ainsi une relation étroite et dynamique.
Les différentes voies de communication intestin-cerveau :
- Le nerf vague : Le nerf vague joue un rôle essentiel dans la transmission des signaux entre l’intestin et le cerveau. Il agit comme une autoroute biologique, permettant aux informations de circuler dans les deux sens.
- Les neurotransmetteurs : Les neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et le GABA, servent de messagers chimiques dans le système nerveux. Ils participent à la communication entre l’intestin et le cerveau, influençant ainsi l’humeur, l’appétit et d’autres fonctions essentielles.
- Les métabolites, comme le propionate : Certains métabolites, produits lors de la fermentation des fibres alimentaires par le microbiote intestinal, peuvent jouer un rôle dans la communication intestin-cerveau. Par exemple, le propionate, un acide gras à chaîne courte, a été associé à des effets bénéfiques sur la fonction cognitive.
- Les hormones : Les hormones, telles que la leptine et la ghréline, jouent un rôle clé dans la régulation de divers processus dans notre organisme, y compris la sensation de faim et de satiété. Elles sont également impliquées dans la transmission des signaux entre l’intestin et le cerveau.
- Les messagers inflammatoires : Les messagers inflammatoires, tels que les cytokines, sont impliqués dans les réponses immunitaires et peuvent également influencer la communication intestin-cerveau. Des niveaux élevés de cytokines inflammatoires ont été associés à des troubles de l’humeur et à des altérations cognitives.
Ces différentes voies de communication illustrent la complexité de l’axe intestin-cerveau et soulignent l’importance de prendre en compte cette interaction pour notre bien-être global.
Sérotonine = Sérénité
La présence de nombreux neurones dans notre intestin est un fait étonnant. Cependant, notre intestin ne se contente pas seulement de jouer un rôle neuronal, il est également capable de produire des hormones, dont un neurotransmetteur-hormone bien connu sous le nom de « hormone de la sérénité » : la sérotonine.
Il est fascinant de savoir que jusqu’à 95% de la sérotonine que nous produisons est en réalité fabriquée au niveau de notre intestin. La sérotonine joue un rôle essentiel dans la régulation d’une vaste gamme de fonctions, notamment l’humeur et le comportement.
La capacité de notre intestin à produire ou non de la sérotonine a un impact direct sur notre sentiment de bien-être. Une production adéquate de sérotonine est souvent associée à une humeur équilibrée et à une sensation de calme et de sérénité, tandis qu’une diminution de la production de sérotonine peut être liée à des perturbations de l’humeur et à des sentiments de malaise.
Ces découvertes mettent en évidence l’importance de maintenir un équilibre sain de sérotonine dans notre intestin pour favoriser notre bien-être mental et émotionnel.
Le tryptophane, carburant de la sérotonine
Le tryptophane joue un rôle essentiel dans la production de l’hormone de la sérénité, la sérotonine. Pour synthétiser cette précieuse hormone, notre organisme a besoin d’un apport adéquat en tryptophane, un acide aminé spécifique. Le tryptophane se trouve dans des aliments tels que les poissons gras, les œufs, la volaille, le chocolat, ainsi que dans certains fruits comme les amandes et les bananes.
Certains aliments peuvent contribuer à notre bien-être en favorisant la production de sérotonine. La choucroute, les aliments lactofermentés, le kéfir, par exemple, jouent un rôle double en soutenant à la fois le développement de bactéries bénéfiques dans notre organisme et la production de sérotonine.
En réalité, dans le dialogue constant entre le cerveau et l’intestin, un acteur majeur entre en jeu :
le microbiote intestinal.
Ce vaste ensemble de micro-organismes qui peuplent notre intestin joue un rôle crucial dans la production de sérotonine et dans le maintien d’un équilibre global de notre système digestif et nerveux.
Ainsi, en veillant à un apport suffisant en tryptophane à travers notre alimentation et en favorisant la santé de notre microbiote intestinal, nous pouvons soutenir la production de sérotonine, contribuant ainsi à notre bien-être mental et émotionnel.
Rôle du microbiote intestinal dans la communication intestin-cerveau
Le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans la communication entre l’intestin et le cerveau. Composé de plus de 10 000 milliards de micro-organismes, dont une grande diversité de bactéries, il exerce une influence directe sur notre cerveau.
Les bactéries présentes dans notre microbiote intestinal peuvent être regroupées en deux grandes catégories.
Les bactéries commensales
Souvent qualifier de bactéries amies, elles sont utiles et protectrices, car elles :
- assurent la fermentation des substrats et des résidus alimentaires;
- facilitent l’assimilation des nutriments grâce à un ensemble d’enzymes dont l’organisme n’est pas pourvu;
- participent à la synthèse de certaines vitamines (vitamine K, certaines vitamines B);
- régulent plusieurs voies métaboliques : absorption des acides gras, du calcium, du magnésium…
Les bactéries pathogènes
Aussi appelées bactéries indésirables, car elles ont des effets néfastes sur la santé de notre microbiote intestinal. Les bactéries pathogènes :
- dégradent des acides aminés comme le tryptophane, essentiels dans la production de la sérotonine, et la tyrosine, précurseur de la dopamine, deux des principaux neurotransmetteurs;
- entraînent une inflammation locale qui se propage par la circulation sanguine et peut se répercuter directement dans le cerveau;
- la dépression est associée à des phénomènes inflammatoires.
Quand l’alimentation affecte notre cerveau
L’alimentation joue un rôle crucial dans la santé de notre cerveau, et son impact s’étend bien au-delà du système digestif. Lorsque le tube digestif est enflammé, qu’il y a des déséquilibres dans la composition du microbiote ou des altérations de la barrière muqueuse, cela peut également compromettre la barrière hématocéphalique, qui est responsable de la protection du cerveau.
L’inflammation de cette barrière peut entraîner le passage de fragments de protéines mal digérées, de peptides opioïdes dérivés du gluten et de produits laitiers dans le cerveau. Ces substances perturbent l’action des endorphines, les molécules du bien-être, qui jouent un rôle crucial dans notre état de bien-être émotionnel. En conséquence, cela peut entraîner un sentiment de mal-être et affecter notre humeur, notre énergie et notre capacité à faire face au stress.
Il est donc essentiel de prendre en compte les liens entre l’alimentation, l’intestin et le cerveau, et de favoriser une alimentation saine et équilibrée. En choisissant des aliments nutritifs, riches en fibres, en antioxydants et en nutriments essentiels, nous pouvons contribuer à maintenir l’intégrité de la barrière intestinale, réduire l’inflammation et favoriser un équilibre sain dans le microbiote. Cela peut avoir un impact positif sur la fonction cérébrale, notre humeur et notre bien-être général.
D’ailleurs, l’équipe du Stephen Collins (gastro-entérologue et chercheur à l’Université McMaster au Canada) a démontré que le transfert de microbiotes de souris agressives vers des souris calmes rendait ces dernières agressives, et vice versa !
De grands espoirs
De grandes avancées scientifiques réalisées au cours des deux dernières décennies ont révélé les multiples interactions entre le microbiote intestinal et notre santé cérébrale, ainsi que notre bien-être global.
Ces découvertes passionnantes suscitent de grands espoirs quant à notre compréhension des maladies qui étaient largement mal comprises jusqu’à présent, telles que certaines maladies auto-immunes, l’autisme, la dépression et même la maladie de Parkinson. Il est de plus en plus évident qu’il existe un lien étroit entre l’état de notre flore intestinale et ces pathologies, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de recherche et de traitements potentiel
Conclusion
En conclusion, notre intestin joue un rôle crucial dans la communication avec le cerveau et dans la régulation de nos émotions. De plus, le microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, exerce une influence significative sur le fonctionnement cérébral.
Les recherches actuelles visent à approfondir notre compréhension des liens entre le microbiote intestinal et des aspects tels que la gestion du stress, l’anxiété, la dépression, ainsi que certaines maladies encore peu comprises. Ces études ouvrent de nouvelles perspectives passionnantes dans le domaine de la santé et offrent de nombreuses raisons de prendre soin de notre intestin.
En prenant des mesures pour favoriser un microbiote intestinal sain, telles que l’adoption d’une alimentation équilibrée, la consommation d’aliments probiotiques et la gestion du stress, nous pouvons soutenir notre bien-être global et maximiser notre énergie vitale. Prendre soin de nos intestins, c’est investir dans notre santé épanouie et notre qualité de vie.
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Merci beaucoup pour cet article riche en informations.
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