Ce que l’industrie du sucre ne veut PAS que vous sachiez !

Ce que l’industrie du sucre ne veut PAS que vous sachiez !

Depuis presque cent ans, l’industrie sucrière a déployé un arsenal impressionnant d’armes de propagande massive.

Elle n’a eu de cesse de proclamer à coup de slogans, prix bradés ou pire encore, par le biais d’études truquées, l’innocuité du sucre. Que ce soit dans le cadre des maladies cardio-vasculaires, mais aussi avec les caries…

Cet article a pour but de te proposer un condensé d’informations vérifiés et vérifiables sur les pratiques peu scrupuleuses et les réalités insensées qui sous-tendent aux manipulations orchestrées depuis plusieurs décennies par l’industrie agroalimentaire.

Et ceci pour toujours plus de bénéfices et profits financiers et au mépris de la santé du plus grand nombre !

Cet article est aussi le premier d’une série d’articles dans laquelle je voudrais te proposer des solutions concrètes pour t’aider à changer ton rapport au sucre, si tu le souhaites, bien entendu.

Promis, je ne viendrais pas sonner à ta porte pour fouiller ensuite tes placards et brûler tes sachets de biscuits 😉 (quoique l’idée me tente)

Bonne lecture.

Vers une transition alimentaire ?

Depuis quelques années nous assistons à un changement de paradigme dans les milieux de la nutrition.

Le sucre est pointé du doigt et le bon gras réhabilité et même encouragé.

Les milieux de la nutrition, nous parlons ici de quelques « initiées » …

Ces rares personnes qui effectuent des recherches pour comprendre quels sont les enjeux énormes mis en branle par chacun de nos choix alimentaires quotidiens.

L’alimentation est en effet un puissant levier de mouvance et changement sociétal.

Nous mangeons tous pour la plupart et en moyenne 3 fois par jour.

Cette simple habitude est donc étroitement liée à l’économie.

Des millions d’emplois, d’€uro ou de dollars dépendent de ce que nous mangeons jour après jour.

Au tableau, une bonne et une mauvaise nouvelle…

Commençons ensemble par la bonne si tu veux bien.

De plus en plus de gens se sentent concernés par l’alimentation, une prise de conscience qu’on espère la plus massive possible est en train d’avoir lieu.

Beaucoup de gens comprennent désormais que l’alimentation et la santé (des humains ET de la planète) sont étroitement liées.

Cela nous amène à davantage de connaissance partagée et une meilleure compréhension des cercles vertueux que pourraient (re)devenir les écosystèmes régénérés et qui impacterais au moins autant la santé de la planète que notre santé pour un monde plus censé et harmonieux.

C’est bien sûr une merveilleuse perspective de pouvoir visualiser un monde réenchanté ou la santé des humains comme celle de la planète passerait avant l’épaisseur des portefeuilles des actionnaires, banquiers et industriels.

La route est encore longue, mais je pense sincèrement qu’il faut pouvoir entretenir ce rêve et le faire vivre tout autour de nous et dès que c’est possible.

Malheureusement il arrive aussi que nous soyons victimes d’un mauvais rêve, un cauchemar.

Attaquons-nous donc maintenant à la mauvaise nouvelle pour pouvoir élargir nos considérations et prendre conscience de certaines réalités :

Plus de la moitié des Européens sont en surpoids ou obèse et sans action ce nombre augmentera considérablement au cours de la prochaine décennie.

Il s’agit à la fois d’une crise sanitaire et d’un problème d’inégalité: les taux d’obésité augmentent plus rapidement parmi les groupes socio-économiques les plus faibles.

Les aliments transformés et les collations riches en sucre ont les marges de profit les plus élevées, tandis que les fruits et légumes ne sont tout simplement pas rentables (aux yeux de l’industrie agroalimentaire).

Dans le même temps, de plus en plus de preuves scientifiques montrent le rôle clé du sucre jouer dans la montée en flèche des taux d’obésité, de maladies cardiaques et de diabète de type 2, et de certains types de cancer, à travers le monde.

L’impact de la surconsommation de sucre sur la santé humaine (et celle de la planète) est énorme.

Mais même en termes économiques froids, le coût du PIB européen commence à alarmer les gouvernements; par exemple, au Royaume-Uni, le coût de l’obésité est estimé à 27 milliards de livres sterling par an.

Pendant ce temps, environ 7% des dépenses nationales de santé dans l’ensemble des États membres de l’UE sont dues à l’obésité chez les adultes.

Les experts de la santé et les groupes de consommateurs recommandent que les mesures les plus simples pour faire face à cette crise sanitaire soient des réductions obligatoires du sucre et des taxes sur le sucre.

De la poudre aux yeux et du fric en poche

L’industrie alimentaire dépense des millions chaque année en Europe pour détourner l’attention de ses produits, repousser certaines priorités de recherche et empêcher les législations chargées de réduire les niveaux de sucre dans les aliments transformés

Les entreprises alimentaires, les principales associations professionnelles et les groupes de pression qui font la promotion de l’industrie sucrière dépensent ensemble environ 21,3 millions d’euros par an – sur la base de chiffres autodéclarés – pour faire pression sur l’Union européenne.

De gros efforts sont également déployés pour influencer les députés européens, les groupes européens et les parlements nationaux.

Coca-Cola, Nestlé et d’autres géants de l’alimentation parrainent des événements sportifs et des programmes d’exercices majeurs, leur donnant un «halo de santé» malgré des preuves scientifiques montrant que l’exercice ne peut pas à lui seul compenser les effets néfastes de la consommation de sucre.

Des décennies de recherche sur le gras, l’exercice et le calcul des calories ont contribué à détourner les conseils nutritionnels des dangers spécifiques du sucre.

Le hold-up du système d’étiquetage tricolore

FoodDrinkEurope (le plus grand groupe de pression de l’industrie alimentaire de l’UE, représentant des multinationales comme Nestlé, Coca-Cola et Unilever),a dépensé environ 1 milliard d’euros dans une campagne réussie contre un système d’étiquetage obligatoire qui avait pour objectif de classifier les aliments avec trois couleurs (vert, orange, rouge) à l’échelle de l’UE et qui est recommandé par les experts de la santé et les groupes de consommateurs.

Les lobbyistes de l’alimentation mobilisent également des tactiques de relations publiques contre les taxes sur le sucre systématiquement proposé et mis en avant comme une des solutions pour lutter contre cette pandémie d’obésité.

Pire encore, le lobby des aliments pour bébés a tenté d’adopter une règle qui permettrait à près d’un tiers de l’énergie contenue dans les produits alimentaires pour nourrissons de provenir du sucre (heureusement, jusqu’à maintenant ce projet ne s’est pas réalisé) !

L’objectif ultime étant de fidéliser les consommateurs en les accoutumant au gout du sucré dès le berceau.

L’ONG allemande FoodWatch le rappel, «les mesures volontaires ne peuvent à elles seules renverser l’épidémie d’obésité: «Dans la crise de l’obésité, l’UE ne s’est pas exactement couverte de gloire jusqu’à présent … L’Union européenne est censée résoudre le problème majeur , défis transnationaux. L’épidémie d’obésité est l’un de ces défis … [Elle] devrait aborder la situation dans son ensemble, plutôt que de se concentrer sur une mesure de prévention volontaire avec un impact très limité. »

Et vos études, vous les voulez avec ou sans sucre ?

La Sugar Research Foundation (maintenant, appeler Sugar Association) a été créée par l’industrie américaine pour stimuler la consommation publique de sucre après le rationnement de la Seconde Guerre mondiale.

En 1945, elle a attribué sa première bourse à un professeur de l’Université du Minnesota, Ancel Keys, pour «étudier le métabolisme chez l’homme du sucre» .

Pendant ce temps, au Royaume-Uni dans les années 1950, un professeur de nutrition John Yudkin a commencé à étudier les effets du sucre.

Dans son livre paru en 1972 « Pure White and Deadly », il a averti:

«Si seulement une petite fraction de ce que nous savons sur les effets du sucre devait être révélée par rapport à toute autre substance utilisée comme additif alimentaire, cette substance serait rapidement interdite.  »

Cependant, ses théories sur les dangers du sucre ont été attaquées par un rival, Ancel Keys, le même professeur à l’Université du Minnesota qui a fait valoir que la graisse, et non le sucre, était le coupable de maladies telles que le diabète, l’obésité et les maladies cardiaques. (Ces opinions sont maintenant de plus en plus réfutées.)

Keys était une figure charismatique et puissante qui a beaucoup fait pour discréditer Yudkin aux yeux de la communauté scientifique, notamment en qualifiant son travail de «propagande».

John Yudkin n’est pas le seul à avoir produit des travaux mettant en évidence la nocivité du sucre à l’époque.

Une équipe de chercheurs de l’Iowa ont montré par la parution de trois publications scientifiques (Ostrander et al. 1965, Epstein et al. 1965, Kuo et al. 1965)  en 1965 que la glycémie pourrait être un prédicteur de l’athérosclérose (MCV) et que le saccharose pourrait aggraver les hypertriglycéridémies.

L’empire contre-attaque

Le puissant lobby du sucre riposte et dégaine quelques liasses pour un fameux tour de passe-passe :

Il parvient à payer trois scientifiques d’Harvard quelques 6500 dollars à l’époque (50.000 dollars actuels) de mener une sorte de synthèse d’étude, une méta-étude sur le sujet du sucre et du gras.

Soit une sorte d’analyse des différentes études publiées.

Sauf que le lobby a une consigne: il faudra que le résultat accuse le gras et disculpe le sucre.

Et pour en être certain, John Hickson, l’un des dirigeants de cette organisation, a choisi les articles que les scientifiques allaient inclure dans leur analyse.

L’étude, publiée en 1967 dans une revue scientifique, fit grand bruit, accusant comme prévu les acides gras saturés et non le sucre.

Une étude qui a influencé les politiques de santé américaines puis du monde.

Les méta-études sont souvent très suivies, car elles regroupent des dizaines, centaines ou milliers d’études, ce qui permet de tirer des enseignements et d’éviter les biais possibles de chaque expérience.

Cette méta-analyse publiée à un moment où la communauté scientifique était partagée influença clairement les recherches des décennies qui suivirent. Et pas que.

Mark Hegsted, l’un des trois scientifiques payés par le lobby du sucre, devint la personne en charge de la nutrition au ministère de l’agriculture américain.

Comme le rappelle le New York Time, en 1977, il aida à mettre en place ce qui deviendra les « directives diététiques » des États-Unis. En se basant notamment sur cette méta-analyse.

Même l’OMS tire la sonnette d’alarme

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrit les taxes sur les boissons gazeuses sucrées comme la stratégie unique la plus efficace pour améliorer l’alimentation – ainsi que les subventions pour les fruits et légumes.

Selon de nouvelles lignes directrices (2015), l’Organisation mondiale de la Santé recommande de ramener l’apport en sucres libres à moins de 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant. Il serait encore meilleur pour la santé de réduire l’apport en sucres à moins de 5% de la ration énergétique totale, soit à 25 grammes (6 cuillères à café) environ par jour.

La culture du sucre a aussi été montrée comme ayant un impact négatif sur la qualité des sols pour différentes raisons :

-La culture du sucre, en particulier avec les cannes à sucre, contribue à l’érosion des sols, à hauteur de 5 à 6 millions d’hectares par an. La perte de sols est due à plusieurs facteurs, et notamment à une irrigation trop importante. Souvent amenés à irriguer les sols, les cultivateurs dégradent par ce procédé la qualité de ces derniers, qui finissent par s’abîmer : ils perdent la plupart de leurs minéraux. La matière organique présente dans les sols est, à force de subir une forte irrigation, lessivée. La durabilité des terrains est donc limitée, et les pertes colossales.

-Dans le monde, 15 pays accordent entre 10 et 50 % de leurs terres à la production du sucre, et 7 pays y consacrent plus de 50 %. De ce fait, pour agrandir toujours plus les espaces, et à cause de l’érosion des sols, des habitats sont détruits pour laisser place à la culture. De nombreuses zones possédant une biodiversité très riche ont été défrichées, entraînant ainsi la perte d’espèces et de leur habitat naturel, le dysfonctionnement de processus hydrologiques et l’augmentation de l’érosion des sols.

-À l’échelle mondiale, un cinquième des terres consacrées à la culture de la betterave sucrière est irrigué. Pourtant, l’étude de la WWF révèle certains points, pour lesquels on peut se demander s’il est vraiment nécessaire d’utiliser ce procédé dans certaines de ces zones.

Les champs sont cultivés dans des zones tempérées, où le manque de lumière du soleil a plus d’impact sur la croissance des plantes que la disponibilité en eau ;

L’Europe impose des quotas fixes dans chaque pays, ainsi que des prix élevés, ce qui fausse les résultats économiques de la culture de la betterave. En outre, celle-ci n’est pas forcément cultivée dans les régions les plus adaptées ou encore les moins coûteuses.

Malgré toutes ces données bien connues et validées par la communauté scientifique internationale, les sphères politiques et industrielles ne semblent pas trop pressées de considérer la santé des gens comme une priorité absolue.

Conclusion

Devant ce constat peu réjouissant, je t’invite à prendre soin de ta santé en t’informant et en expérimentant pour trouver ce qui te convient le mieux.

La surconsommation de sucre caché dans les produits ultras transformés et l’addiction au sucre sont des fléaux dont il faut pouvoir s’extirper.

Sortir d’une habitude n’est pas toujours facile, mais c’est clairement possible, dans un prochain article je te parlerai de la physiopathologie de l’addiction au sucre, comment expliquer ce rapport addictif que l’on peut entretenir avec le sucre.

Et puis surtout je te proposerai une série de solutions potentielles à expérimenter. Des actions concrètes à entreprendre pour se sortir d’une addiction au sucre ou autre.

Investie en ta santé et prend soin de toi, c’est le bien le plus précieux que tu possèdes.

Le fait de prendre soin de soi est tout sauf un acte égoïste, c’est même au contraire un acte tourné vers les gens que tu aimes… S’ils te voient heureux et plein d’énergie, il n’en seront que plus heureux eux-mêmes.

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A bientôt sur le blog et santé !

 

Yanis

 

 

 

8 commentaires

  1. Article très bien mené ! Personnellement, il faudrait que je ralentisse un peu sur le sucre, notamment dans les produits transformés, mais bon pour le moment j’ai d’autres objectifs… Et on ne peut pas se fixer plusieurs objectifs à la fois. 😉

  2. J’ai adoré lire ton article car je suis convaincue de la nocivité du sucre. J’en mange moins mais je n’ai pas encore su m’en passer, car c’est une drogue ce truc, et la population est plus ou moins touchée par cette addiction.

    En revanche, j’ai toujours donné à manger à ma fille des aliments d »adulte » en portion enfant. Elle a du manger au total 5 pots pour bébé en bio, car elle n’aimait pas ça. Je l’ai aussi allaité exclusivement au lait maternel, elle ne connait pas le lait en poudre. J’ai été choquée par ta séquence sur l’alimentation des bébés mais n’en suis pas du tout étonnée, à croire que c’est aussi pour cela que j’ai évité tous les aliments « bébé ». Aujourd’hui, elle mange principalement des fruits au goûter et quand parfois elle mange un yaourt, elle le mange nature, il n’y a aucun arôme dedans et on ne rajoute pas de sucre. Après si elle goûte un yaourt pour enfant chez des amis, elle aimera ça c’est sur, mais je l’ai habitué au goût brut des aliments dès sa naissance et j’espère que cela l’aidera dans sa nutrition future.

    Je pense fortement que de bonnes habitudes alimentaires prises tôt sont plus faciles à mettre en place que de changer l’alimentation d’un enfant plus âgé ou d’un ado, même si tout se fait avec de la persévérance.

  3. Super article (++) ! Que de données chiffrées, de preuves scientifiques… Situation dramatique et je redoute que les prises de conscience n’aillent moins vite à se développer que les industriels à prospérer… Merci en tous cas Yanis pour cette enquête complète !!

  4. Salut Yanis,
    Merci pour ces infos, le sucre présentent plein d’inconvénient tu le démontre bien. C’est bien que des gens s’emparent de ce sujet pour le partager au maximum.
    Bien vue de proposer des solutions pour se « sevrer » du sucre! Prévois tu de recettes/solutions/astuces pour le remplacer ? Perso j’en consomme très peu, mais je suis toujours à l’affût de nouvelle découverte culinaire 😉

  5. Merci Yanis. Cet après midi, je partageais, avec un « Guérisseur » reconnu en France, sur l’influence des recherches de John Yudkin pour l’industrie du sucre. Il y a clairement une manipulation de la vérité sur les « bienfait » du sucre. Un très bel article 👍

  6. Le but de l’industrie c’est de faire de l’argent. Elle se moque bien de la santé. Le livre « vos êtes fou s’avaler ça » l’explique très bien. Après pour parler plus spécifiquement du sucre en lui même, il n’est pas mauvais en soi, tout est une question de contexte.

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